UN BITCOIN à PRèS DE 3 MILLIONS DE DOLLARS L’UNITé ? C’EST TRèS PLAUSIBLE, SELON CETTE CéLèBRE SOCIéTé AMéRICAINE

Le gestionnaire d’actifs VanEck vient de publier une note dans laquelle il estime que le bitcoin pourrait devenir une véritable alternative monétaire mondiale d’ici 2050.

2,9 millions de dollars d’ici 2050. C’est la valeur que le bitcoin pourrait atteindre d’après le gestionnaire d’actifs VanEck, l’une des principales sociétés d’investissement américaines et l’une des émettrices d’ETF (les produits cotés en Bourse) bitcoin au comptant aux Etats-Unis, selon l’un des scénarios établis dans une note publiée cette semaine. Au sein de ce rapport, loin d’être fantasque, deux analystes de la firme formulent trois scénarios pour l’avenir de la cryptomonnaie reine jusqu’en 2050 : l’un pessimiste, un deuxième neutre et enfin, un dernier optimiste. Et quel que soit celui choisi, VanEck estime que la valeur de bitcoin progressera fortement au fil des 25 prochaines années puisque selon le scénario le plus pessimiste, un bitcoin pourrait s’échanger autour des 130 300 dollars en 2050, soit près du double de sa valeur actuelle (67 000 dollars au 26 juillet). Quant à la projection la plus optimiste, elle voit un bitcoin s’échanger à… plus de 52 millions de dollars ! Le montant de 2,9 millions de dollars par bitcoin correspond donc au scénario neutre.

Pour établir ces projections, les analystes de VanEck anticipent sans surprise la forte dévaluation des devises nationales et communautaires, en particulier l’euro et le yen (devise japonaise). VanEck constate ainsi que la part de l’euro dans les échanges internationaux était de 14,5% au dernier trimestre 2023, contre 22,5% au milieu des années 2000 ; quant au yen, il ne représentait plus que 5% à la même date, contre 12% à son pic d’utilisation au milieu de la décennie 1990. Dans le même temps, la firme américaine constate que les réserves de change détenues par leur Banque centrale respective sont également en baisse alors que leur dette souveraine a explosé par rapport à leur PIB respectif (89% du PIB pour l’UE, 252% pour le Japon). Mais l’euro et le yen ne sont pas les seuls à souffrir, et VanEck estime que l’utilisation des quatre devises principales (dollar, livre sterling, euro et yen) dans les paiements transfrontaliers ne représentera plus que 64% en 2050, contre 83% actuellement. L’une des conclusions que tire cette note est que «l’utilité de ces devises comme refuge de valeur et moyen d’échange va s’éroder».

En parallèle, d’autres devraient émerger, comme le yuan chinois, déjà choisi comme devise de règlement par des pays comme l’Arabie saoudite, les états du Golfe, la Bolivie, l’Equateur, le Brésil et, évidemment, la Russie qui a cessé d’opérer avec le dollar et l’euro à la suite des sanctions internationales consécutives à son invasion de l’Ukraine. L’utilisation du yuan explose déjà pour s’établir à 4,5% des échanges internationaux en avril 2024, soit le double d’il y a un an. VanEck note que d’autres médiums de transaction apparaissent, comme le rupee émis par l’Inde ou encore l’expérimentation d’une monnaie numérique par la Banque centrale chinoise, rejointe par l’Arabie saoudite.

Une place grandissante dans les transactions internationales

Pour le gestionnaire financier américain, cette demande dans un système de transaction alternatif devrait in fine bénéficier au bitcoin, qui pourrait atteindre une part de 2,5% dans les réserves des Banques centrales et une part allant de 5 à 10% dans les transactions internationales grâce à ses qualités intrinsèques : aucun tiers de confiance, un programme d’émission déjà défini et immuable (21 millions d’unités progressivement émises), incensurable et neutre. VanEck souligne également le fait que le bitcoin permet de neutraliser nombre d’intermédiaires coûteux. Par ailleurs, il offre des avantages indéniables par rapport à l’or : il est facile à stocker, sa technologie est totalement interopérable et intégrable par tous. Enfin, s’il présente tout de même des limitations techniques (comme sa vitesse d’exécution, ou sa capacité à absorber une demande mondiale de transactions), elles peuvent être résolues par des solutions de seconde couche, ou réseaux secondaires, c’est-à-dire des blockchains conçues en supplément du réseau principal afin de fluidifier l’usage : le plus connu étant Lightning Network.

Plusieurs risques demeurent cependant, notamment liés au modèle économique des mineurs de bitcoin, à la pérennité de la cohésion entre tous les acteurs intéressés par la cryptomonnaie, un piratage ou une erreur logicielle, relève VanEck, qui se montre cependant plutôt convaincu par «la résilience remarquable démontrée par Bitcoin au cours de ses 15 années d’existence et des multiples cycles économiques».

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